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Shanghaivest in the news > M&A: Les intérêts migrent vers les pays émergents

Par Caroline Lesage, Vendredi 04 Mars 2011 - 14h

Les PME rentables peuvent accéder à ces marchés

Mais si les groupes cotés ont les moyens de se projeter dans les émergents, est-ce aussi le cas pour les PME? « Autrefois les pays émergents étaient l'apanage des sociétés du CAC 40, qui entraînent derrière elles aujourd'hui leurs fournisseurs, un tissu de PME », explique Ghislain de Mareuil, un des associés de Shanghaivest, une boutique M&A spécialisée dans les deals franco-chinois. « Certaines PME familiales ont même pris l'avantage face aux groupes cotés. Etant moins contraintes par leur actionnariat pendant la crise, elles ont pu acheter au bon moment, quand les valorisations n'étaient pas encore trop élevées, dans les pays émergents », pense Jérôme Gayet (photo), P-dg de Business Development Consultants (B.D.C.), cabinet de conseil en business development qu'il a fondé en 2009, déjà implanté à Lille, Paris, Shanghai, Kiev, Tokyo et Sao Paulo. « Mais seules les sociétés rentables réalisant au moins 25-30 M€ de chiffre d'affaires, déjà fortement implantées à l'international ont les capacités d'absorber une acquisition dans ces pays. C'est généralement une troisième étape après un premier développement classiquement dans les pays frontaliers puis à l'échelle européenne », ajoute l'auteur de "Business Development" aux Editions Eyrolles, qui a conseillé des sociétés comme Redcats, Yves Rocher, Editions Atlas ou encore Compareo. Mais « pour certaines PME françaises, la complexité de certains pays et le prix demandé pour acheter des sociétés ou prendre des participations en pays émergents peuvent s'avérer rédhibitoire », nuance Alexis Karklins (photo), associé chez Ernst & Young, sponsor du Mergers and Acquisitions Research Centre de la Cass Business School de Londres, qui a publié fin 2010 son M&A Maturity Index, faisant ressortir l'Asie comme la région du globe la plus favorable au M&A. Pour pallier à ces difficultés, quelques règles simples à mettre en oeuvre : tout d'abord, ne pas céder aux effets de mode; l'implantation d'une société dans un pays doit correspondre à son degré de maturité et faire sens; et il est indispensable de réaliser une étude d'intelligence économique au préalable. « Il faut faire attention, car s'il y a des fondamentaux de qualité dans certains pays, des incertitudes pèsent sur de nombreux pays émergents : risques politiques et sociaux (exemple de l'Egypte), risques de change (Brésil), risques d'inflation (Inde). Comme toujours, il y a une part d'opportunisme dans le flux d'investissement vers les pays émergents. Or, une partie de ces investissements s'avéreront potentiellement décevants", ajoute Alexis Karklins.

M&A les intérêts migrent vers les pays émergents